En raison de la perte de sa documentation d’origine, les détails concernant la fondation du prieuré augustin de Notre-Dame de Châtres ainsi que son évolution historique restent inconnus. La Gallia Christiana en attribue la fondation à l’époque d’Arnaud Taillefer, comte d’Angoulême, ce qui permettrait de la situer dans le dernier quart du Xe siècle.
L’église conservée est postérieure : sa construction se serait déroulée tout au long du XIIe siècle. Cet édifice perdit son chevet en 1360, durant la guerre de Cent Ans, et subit ensuite de nouvelles destructions à l’occasion des occupations pendant les guerres de Religion. Les chanoines abandonnèrent définitivement les lieux à la Révolution, lorsque le domaine fut vendu avec toutes ses propriétés.
De l’ancienne abbaye, seule l’église est conservée, dans un état relativement bon. Après la Révolution, elle fut utilisée à des fins industrielles et agricoles. L’édifice a perdu le bras nord du transept, et le chevet roman a également disparu, remplacé par une abside gothique de plan pratiquement carré. Malgré ces transformations, l’église conserve une façade décorée remarquable. Quant aux autres bâtiments monastiques, ils ont presque entièrement disparu, bien que quelques vestiges soient encore visibles, et d’autres pourraient subsister au niveau archéologique.
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