L’histoire de l’abbaye de Saint-Girons d’Hagetmau est peu connue. Ses origines pourraient remonter à une époque très ancienne et sont liées à une communauté monastique formée autour du tombeau de saint Girons (Géronce), martyr qui évangélisa ces terres vers le Ve siècle. Selon la tradition, la fondation de ce monastère remonterait à l’époque de Charlemagne. Il est également mentionné qu’en 845, les Normands détruisirent un moulin appartenant aux religieux de Saint-Girons.
L’abbaye de Saint-Girons est documentée à partir du XIIe siècle. En 1116 et 1117, ses abbés sont mentionnés dans une donation faite à la cathédrale de Lescar. C’était un modeste monastère bénédictin, qui fut sécularisé vers 1330, passant alors sous l’administration d’une communauté de chanoines. Saint-Girons souffrit des effets de la guerre de Cent Ans ainsi que du régime commendataire qui y fut adopté. Plus grave encore fut l’attaque de 1569, durant les guerres de Religion : le monastère fut incendié, et plusieurs chanoines y perdirent la vie. L’église collégiale fut réorganisée de manière minimale vers 1650, mais elle fut supprimée en 1791 à cause de la Révolution.
Par la suite, le site connut divers usages. Il accueillit d’abord les Ursulines, puis les Jésuites, avant de devenir une église paroissiale. Pendant cette période, l’église présentait des éléments d’origine médiévale, avec une partie romane et d’autres ajoutées lors de restaurations ultérieures. En raison de son état de délabrement, il fut décidé de construire une nouvelle église. Ainsi, en 1904, l’ancien édifice fut démoli, ne préservant pratiquement que la crypte. Celle-ci, déjà protégée en tant que monument historique depuis 1840, fut restaurée entre 2013 et 2015. Elle conserve un remarquable ensemble de quatorze chapiteaux : quatre sur les colonnes centrales et dix autres adossés aux murs environnants.
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- COTTINEAU, Laurent-Henri (1939). Répertoire topo-bibliographique des abbayes et prieurés. Vol. 2. Mâcon: Protat
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