L’abbaye de Saint-Maurin semble avoir été fondée vers l’an 1040, bien qu’elle ne soit pas documentée avant 1056. En 1083, Bernard Ier, vicomte de Brulhois, céda cette maison au monastère clunisien de Moissac (Tarn-et-Garonne), l’intégrant ainsi dans le même ordre.
L’église du monastère fut construite pendant la seconde moitié du XIe siècle et consacrée en 1098, comme l’atteste une inscription lapidaire encore conservée. Ce monastère connut une grande vitalité durant les siècles suivants. Cependant, au XIVe siècle, il subit des pillages à cause de la guerre de Cent Ans. Plus tard, il fut reconstruit, mais en 1561, il fut de nouveau détruit, cette fois durant les guerres de Religion.
En 1645, grâce à son intégration à la congrégation de Saint-Maur, l’abbaye réussit à se relever et à subsister jusqu’à la Révolution française. Après la suppression et la dissolution de la communauté, une grande partie des structures du monastère fut perdue, y compris l’église, dont il ne reste aujourd’hui qu’une partie du chevet. Cette église avait un plan en croix, avec une nef, un transept et trois absides. Quelques chapiteaux historiés représentant des scènes du martyre du saint titulaire subsistent encore, ainsi que le clocher et des vestiges mineurs d’autres bâtiments conventuels.
L’abbaye est dédiée à saint Maurin, un martyr local du Ve siècle. Selon la tradition, il serait né à Agen à l’époque des Wisigoths et aurait été décapité en raison de sa foi. Il est l’un des martyrs céphalophores, qui, selon la légende, auraient porté leur tête entre leurs mains après leur mort pour l’amener au lieu de leur sépulture.
Monasticon Gallicanum
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