Le prieuré de Trizay fut fondé durant la première moitié du XIIe siècle et donné à l’abbaye de La Chaise-Dieu (Haute-Loire), qui le conserva comme l’un de ses biens dans l’ancien territoire de la Saintonge. Les informations sur cet établissement sont très limitées ; il est mentionné pour la première fois vers le milieu du XIIe siècle, ce qui laisse supposer une fondation peu antérieure à cette date.
C’est alors qu’on construisit l’église, dont une partie subsiste encore aujourd’hui. Il s’agissait d’un édifice de plan octogonal, fait rare, avec un chevet composé d’une abside principale et de deux absidioles latérales, correspondant à la partie conservée. Le prieuré aurait souffert de la guerre de Cent Ans, puis fut touché par les guerres de Religion, en 1585 et 1586, événements qui entraînèrent la ruine du site. Il ne fut jamais entièrement relevé ; au XVIIIe siècle, il était presque déserté par les moines, même si un prieur commendataire en conservait encore la charge. Il s’était sans doute déjà transformé en exploitation agricole.
En 1791, à la suite de la Révolution, le prieuré fut vendu comme bien national et converti en propriété agricole. Après la mise en protection du site par l’administration, des campagnes de fouilles et de restauration furent entreprises à partir de 1989. Il est aujourd’hui utilisé comme centre d’art contemporain. Outre les vestiges de l’église, il faut signaler les bâtiments encore conservés à l’est et au sud du cloître disparu, en particulier la salle capitulaire et le réfectoire, ce dernier conservant des restes de peinture murale.
- BEAUNIER, Dom (1910). Abbayes et prieurés de l'ancienne France. Vol. 3: Auch, Bordeaux. Abbaye de Ligugé
- EYGUN, François (1979). Saintogne romane. La nuit des temps, 33. Zodiaque
- GENSGEITEL, Chistian; i altres (2020). Trizay, le prieuré Saint-Jean l’Évangeliste. Charente-Maritime. Monastères en Santonge. Congrès Archéologique de France, 177e session. París: Société Française d’Archéologie