Prieuré de Saint-Romain-le-Puy
S Romanus de Podio / Saint-Romain-du-Pech
(Saint-Romain-le-Puy, Loire)
Le prieuré de Saint-Romain-le-Puy est situé au sommet d’une colline d’origine volcanique qui domine la plaine environnante. Aucun document relatif à ses origines n’a été conservé, mais des sources du XVe siècle en attribuent la fondation à Boschitaleus, qui aurait fait don d’un édifice religieux, probablement déjà dédié à saint Romain, à l’abbé Astier du monastère d’Ainay (Lyon), à l’époque de Conrad le Pacifique († 993). Cette donation doit donc être située entre 980 et 984, période durant laquelle Astier était abbé.
En 1007, Ainay y fonda un prieuré, qui devint l’un des plus importants du comté de Forez. Au XIIe siècle, le site était déjà fortifié. Saint-Romain-le-Puy fit l’objet de litiges entre le comte et l’archevêque de Lyon. En 1431, le château et le prieuré furent attaqués et subirent d’importantes destructions, puis en 1562, durant les guerres de Religion, le site fut occupé par les calvinistes. En 1633, l’ordre fut donné de démanteler les murailles, ce qui accéléra encore le déclin du prieuré.
En 1666, la petite communauté fut transférée en raison des conditions précaires du site. Le prieuré fut définitivement sécularisé en 1684 par une bulle du pape Innocent XI. L’abbaye d’Ainay conserva le titre, la propriété et les revenus, tandis que la dégradation des bâtiments se poursuivait. À la Révolution, l’ensemble passa entre des mains privées. Malgré sa protection et son classement comme monument historique, la détérioration continua jusqu’à ce que des travaux de consolidation et de restauration soient entrepris au XXe siècle.
L’église du prieuré est conservée ; elle a été restaurée et a fait l’objet d’études archéologiques. Son plan irrégulier est le résultat des différentes constructions et ajouts réalisés au fil du temps. La partie la plus ancienne correspond au secteur central, issu d’une église primitive que l’on peut dater entre les Ve et VIIIe siècles, à laquelle une nef fut ajoutée ultérieurement à l’ouest. Peu après, un nouveau chœur fut édifié, avec une crypte, datable des XIe-XIIe siècles. Il convient de souligner la décoration sculptée conservée, notamment les chapiteaux et les frises à reliefs, ainsi que les remarquables peintures murales d’époque romane.
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