En 785, à l’occasion de la fondation de l’abbaye de Saint-Sauveur de Charroux (Vienne), le comte Roger de Limoges et son épouse Euphrasie la dotèrent de plusieurs biens, parmi lesquels le château et le monastère de Saint-Angel, avec toutes leurs dépendances.
Les confirmations de possessions de Charroux mentionnent ce domaine dès l’an 1050, en conservant les dénominations de château et de monastère, ce qui témoigne de sa double nature, à la fois ecclésiastique et féodale. Par la suite, le monastère reçut le titre de prieuré. En raison de son caractère militaire, le site subit plusieurs attaques, d’abord en 1180, puis en 1375, durant la guerre de Cent Ans, au cours de laquelle il fut assiégé. Les années suivantes virent des travaux de reconstruction.
Au début du XVIe siècle, la maison passa sous l’administration de prieurs commendataires. Elle fut à nouveau endommagée à la fin du même siècle, lors des guerres de Religion. Durant la seconde moitié du XVIIe siècle, elle fut réformée sur le plan de la régularité, en intégrant la congrégation de Saint-Maur. Les mauristes entreprirent immédiatement la restauration de ses bâtiments. À cette époque, la dépendance à l’égard de Charroux n’était plus que nominale. En 1790, le prieuré fut supprimé à la suite de la Révolution, et l’année suivante, ses biens furent vendus.
L’église du prieuré est encore conservée. D’origine romane, elle a été profondément remaniée au fil du temps, notamment aux XVIe et XVIIe siècles. Il s’agit d’un édifice à trois nefs et transept ; l’abside centrale, qui s’étend sur toute la largeur des trois nefs, comprend trois chapelles rayonnantes de plan rectangulaire, semblables aux deux autres chapelles qui s’ouvrent sur les bras du transept. Au sud de l’église, adossée au transept, se trouve la salle capitulaire, aujourd’hui restaurée.

Monasticon Gallicanum
Bibliothèque nationale de France
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