Selon la tradition, les origines du monastère de Saint-Martin de Tulle remontent au premier quart du VIe siècle. On pense que le monastère a été précédé par un ermitage fondé par saint Martin lui-même (IVe siècle). Cependant, il semble plus vraisemblable d'attribuer sa fondation à Calmin (ou Calminius, VIIe-VIIIe siècles) et à son épouse Namadia, au VIIe siècle. Ces personnages ont également encouragé la création des abbayes de Mozac (Puy-de-Dôme) et de Saint-Chaffre (Haute-Loire, vers l'an 680).
Par la suite, le site a souffert de diverses adversités, comme une invasion normande au milieu du IXe siècle. Le monastère a été restauré par les vicomtes de Tulle, Adhémar des Échelles († v. 937) et son épouse Gauzla, qui ont fait venir des moines de Saint-Savin (Vienne) et lui ont apporté un soutien financier. Une fois rétabli, le monastère a connu une longue période de prospérité. En 1103, l’abbé Guillaume de Carbonières a entrepris la construction d'une nouvelle église, qui a dû être restaurée après avoir subi des dommages lors d'un épisode de guerre en 1210.
En 1317, le pape Jean XXII a transformé le monastère bénédictin en cathédrale, en faisant le centre d'un nouveau diocèse créé au détriment de celui de Limoges. Arnaud de Saint-Astier, abbé de Saint-Martin, est devenu le premier évêque du nouveau diocèse. La cathédrale a été dédiée à Notre-Dame. Malgré ce changement, le monastère est resté actif jusqu'à ce qu'en 1514, une bulle du pape Léon X le sécularise, remplaçant la communauté monastique par un chapitre collégial composé de seize chanoines. Pendant ce temps, durant la seconde moitié du XIVe siècle et la première du XVe, la ville de Tulle et la cathédrale elle-même ont subi les conséquences de la guerre de Cent Ans.
L'église cathédrale actuelle est conservée avec des modifications importantes. Bien que des vestiges de constructions antérieures aient été découverts, l'édifice actuel correspond à celui construit à partir de 1103, avec des réaménagements aux XIIIe et XIVe siècles et des pertes importantes, telles que le chevet et le transept. Elle possède trois nefs divisées en cinq travées. Le chœur d'origine contenait un déambulatoire avec quatre chapelles rayonnantes, ainsi que deux autres chapelles dans les bras du transept disparu. Sur la façade occidentale, est situé le clocher-porche. Au sud de l'église se trouve un cloître de forme irrégulière qui a également subi des modifications. La salle capitulaire, datant des XIIIe et XIVe siècles, conserve encore d'importants vestiges de décor mural.

Châsse de Saint Calmin
Où ce monastère de Tulle est mentionné (Thuellam)
- ANDRAULT-SCHMITT, Claude (2007). Tulle, ancienne abbaye Saint-Martin (actuelle cathédrale). Congrès archéologique de France, 163e session, 2005, Corrèze. Société française d’archéologie
- BEAUNIER, Dom (1912). Abbayes et prieurés de l'ancienne France. Vol. 5. Bourges. Abbaye de Ligugé
- CANTIÉ, Geneviève (1990). Saint-Martin de Tulle, découverte d'un édifice carolingien. Bulletin Monumental, vol. 148
- CHAMPEVAL, Jean-Baptiste (1903). Cartulaire des abbayes de Tulle et de Roc-Amadour. Brive: De Roche
- DU TEMS, Hugues (1775). Le clergé de France, vol. III. París: Brunet
- FAGE, René (1923). Tulle. Congrès archéologique de France. LXXXIV session tenue a Limoges. París: Picard
- GOUSTINE, Luc de (sd). Tulle, sa cathédrale Notre-Dame son cloître monastique. Carrefour Ventadour
- MASSONI, Anne (2018). Tulle, l’un des seize diocèses créés par le pape Jean XXII en 1317-1318. Archives en Limousin, 2018, núm. 50
- NIEL, L.-L. (1884). Les origines de Tulle et de son abbaye. Bulletin de la Société scientifique historique et archéologique de la Corrèze, vol. 6
- SAINT-MAUR, Congregació de (1720). Gallia Christiana in provincias ecclesiasticas distributa. Vol. 2. París: Typographia Regia
- VERYNAUD, Georges (1976). Histoire de Tulle. Limoges: C.R.D.P.