Abbaye de Saint-Jean-d'Angély

Angeriacum

(Saint-Jean-d'Angély, Charente-Maritime)

Saint-Jean-d'Angély
Saint-Jean-d'Angély

Selon la tradition, cette abbaye aurait été fondée vers l’an 817 par Pépin Ier d’Aquitaine (797–838), fils de Louis le Pieux, sur un site où cette famille royale possédait une résidence. On raconte également que le fondateur y aurait déposé la tête de saint Jean-Baptiste, objet d’une grande vénération. Cette première abbaye aurait été détruite lors de plusieurs invasions normandes (850, 860 et 876).

Saint-Jean-d'Angély
Saint-Jean-d'Angély
Les Tours, l'église inachevée

Au Xe siècle, la vie monastique y fut restaurée. En 942, Louis IV de France confia à un moine de Saint-Cyprien de Poitiers (Vienne) la mission de rétablir la régularité monastique. Grâce à la présence de la relique du Baptiste et au soutien actif de la noblesse, l’abbaye devint rapidement l’un des monastères les plus puissants et influents de la région. En 1010, elle intégra le réseau clunisien, qu’elle conserva jusqu’en 1217. Plusieurs prieurés lui étaient alors rattachés, comme Saint-Germain de Varaize (Charente-Maritime) et Saint-Hilaire de Melle (Deux-Sèvres), ainsi que diverses églises.

Les grands monastères de Saint-Cybard d’Angoulême et de Saint-Étienne de Bassac (tous deux en Charente) furent également placés temporairement sous sa dépendance. L’église abbatiale fut consacrée en 1048, puis reconstruite au siècle suivant, mais cet édifice fut remplacé au XIIIe siècle par une nouvelle construction. Cependant, la guerre de Cent Ans et surtout les guerres de Religion (1562–1568) interrompirent son essor : le site fut pillé et la précieuse relique du Baptiste disparut. En 1621, la ville de Saint-Jean-d’Angély subit un siège qui toucha également le monastère.

Saint-Jean-d'Angély
Saint-Jean-d'Angély
Nouvelle église
Saint-Jean-d'Angély
Saint-Jean-d'Angély
Vestiges de l'église gothique

En 1623, en pleine décadence, l’abbaye fut intégrée à la congrégation de Saint-Maur, qui entreprit une nouvelle reconstruction des bâtiments monastiques. Cette entreprise fut interrompue par la Révolution. Aujourd’hui, on peut voir l’église inachevée (Les Tours), à côté de l’actuelle église paroissiale, restaurée en 1899, qui conserve quelques vestiges de l’ancienne église gothique détruite par les huguenots, ainsi que des éléments de l’abbaye du XVIIIe siècle.

Saint-Jean-d'Angély
Saint-Jean-d'Angély
Saint-Jean-d'Angély
Saint-Jean-d'Angély
Photo de Rosier, sur Wikimedia
Saint-Jean-d'Angély
Saint-Jean-d'Angély
Armoiries de l'abbaye
Saint-Jean-d'Angély
Saint-Jean-d'Angély
Monasticon Gallicanum
Bibliothèque nationale de France
Saint-Jean-d'Angély
Saint-Jean-d'Angély
Le siège de Saint-Jean-d'Angély en 1621
Détail de Vue de Saint Jean d'Angély et de La Rochelle, 1621
Bibliothèque nationale de France
Saint-Jean-d'Angély
Saint-Jean-d'Angély
Détail de La Ville de Sainct Iean Dangely
Claude de Chastillon (1641)

Bibliographie:
  • BEAUNIER, Dom (1910). Abbayes et prieurés de l'ancienne France. Vol. 3: Auch, Bordeaux. Abbaye de Ligugé
  • GENSBEITEL, Chistian; i altres (2020). Saint-Jean-d’Angély, l’abbaye. Charente-Maritime. Monastères en Santonge. Congrès Archéologique de France, 177e session. París: Société Française d’Archéologie
  • HÉLIOT, Pierre (1973). L'abbatiale de Saint-Jean-d'Angély et l'architecture gothique de l'Ouest. Annales du Midi, vol. 85
  • MUSSET, Georges (1901-03). Le Cartulaire de l’Abbaye Riyale de Saint-Jean d’Angély. Archives historiques de la Saintonge et de l'Aunis, vol. 30-33
  • PEIGNÉ-DELACOURT, Achille (1877). Monasticon Gallicanum. Paris: G. Chamerot
  • RÉVEILLAUD, Eugène (1909). Histoire de la ville, commune et sénéchaussée de Saint-Jean-d'Angély. París: Jouve
  • SAINT-MAUR, Congregació de (1720). Gallia Christiana in provincias ecclesiasticas distributa. Vol. 2. París: Typographia Regia

Emplacement:
Vista aèria

Saint-Jean-d’Angély se situe au nord de Saintes, en direction de Poitiers