Prieuré de Saint-Andéol

Sancti Andeoli / Bergoïate

(Bourg-Saint-Andéol, Ardèche)

Saint-Andéol
Saint-Andéol

L’église de Saint-Andéol fut élevée au IXᵉ siècle à Bergoïate (plus tard Bourg-Saint-Andéol), sur la rive du Rhône, afin de mettre en valeur le tombeau de saint Andéol († 208). Celui-ci venait d’être découvert et l’afflux de pèlerins rendait insuffisant l’ancien lieu de culte. La découverte eut lieu en 858, sous l’épiscopat de Bernoin († 874), évêque de Viviers, lorsqu’on construisit l’église de Saint-Polycarpe avec une crypte destinée à conserver le tombeau. Le roi franc Charles le Chauve (840-877) participa à son édification.

Saint-Andéol
Saint Andéol
Illustration tirée de Saint Andéol et son culte
Saint Andéol


Originaire de Smyrne et disciple de saint Polycarpe, il fut envoyé vers 166 par ce dernier évangéliser la Gaule, avec Bénigne, Andochie de Saulieu et Tyrse. Andéol s’établit à Bergoïate, où il mourut martyr en 208. Selon la tradition, son corps fut enchaîné à un rocher et jeté dans le Rhône, mais le courant le porta miraculeusement jusqu’à la rive, où une femme pieuse le recueillit et l’ensevelit dans un sarcophage. Le lieu de sépulture se perdit jusqu’à sa redécouverte en 858 ; une crypte fut aménagée sur la tombe et, au-dessus, la chapelle Saint-Polycarpe, qui devint un lieu de dévotion populaire.

Une tradition locale affirme qu’Andéol (Aniol) aurait séjourné quelque temps à Sant Aniol d’Aguja (Garrotxa, Catalogne), où fut établi un petit monastère lors de l’expansion de son culte.

À la même époque commença la construction de la nouvelle église de Saint-Andéol, un vaste édifice permettant la vénération du tombeau, transféré depuis Saint-Polycarpe. Sous l’épiscopat de Léodegaire (1096-1124), évêque de Viviers, une rénovation générale du sanctuaire fut entreprise, avec plusieurs réparations structurelles. En 1108, cet évêque confia Saint-Andéol à une communauté de chanoines de Saint Ruf. L’église fut consacrée en 1119 par le pape Calixte II. Peu après, toutefois, les chanoines furent chassés par la population et remplacés par des clercs séculiers, jusqu’à ce que le pape Innocent III les rétablisse en 1206.

Saint-Andéol
Saint-Andéol
Saint-Andéol
Saint-Andéol
Image de saint Andéol

L’église et la maison canoniale subirent de graves destructions en 1562, lors des guerres de Religion. Elles connurent ensuite une période de déclin, parallèlement à celle de l’Ordre de Saint-Ruf lui-même, supprimé en 1774. Au XVIIIᵉ siècle, d’importantes modifications furent encore réalisées. Avec la Révolution, l’église fut fermée, pillée et transformée en Temple de la Raison. Au XIXᵉ siècle, on procéda à sa restauration, au rétablissement du culte (1804) et à la reprise de la vénération des reliques du saint titulaire. Une nouvelle campagne de restauration eut lieu dans la seconde moitié du siècle.

L’église actuelle est essentiellement romane, relevant en grande partie de l’époque de l’évêque Léodégari (XIIᵉ siècle), bien que remaniée ultérieurement. Elle présente trois nefs, un transept et un chevet à trois absides semi-circulaires. La façade occidentale est d’époque moderne. Elle conserve le sarcophage romain, initialement destiné à Tiberius Valerianus, réutilisé comme tombeau de saint Andéol.

Saint-Andéol
Saint-Andéol
Saint-Andéol
Saint-Andéol
Le soi-disant Sépulcre de saint Andéol, romain
Saint-Andéol
Saint-Andéol
Tombeau romain, face arrière dédiée à saint Andéol
Illustration tirée de Saint Andéol et son culte
Saint-Polycarpe
Église Saint-Polycarpe
Photo de Marianne Casamance, sur Wikimedia

Bibliographie:
  • AUBERT, Marcel (1925). Bourg-Saint-Andéol. Congrès archéologique de France, 86 ss. Société française d'archéologie
  • BESSE, J.-M.; i altres (1939). Abbayes et prieurés de l'ancienne France. Vol. 9: Province ecclésiastique de Vienne. Abbaye de Ligugé
  • BOISSIN, Pierre (1932). Le Bourg-Saint-Andéol. Mémoires de l'Académie de Vaucluse. Vaison: Macabet
  • ESQUIEU, Yves (1995). Bourg-Saint-Andéol. L'église de Saint-Andéol. Congrès archéologique de France, 150 ss. Société française d'archéologie
  • GUÉRIN, Paul (1888). Les Petits Bollandistes. Vies des saints. Vol. 5. París: Bloud et Barral
  • LABRÉLY, Robert (1979). Le vieux Bourg-Saint-Andéol. Largentière: Humbert
  • MAÎTRE, Léon (1906). Un Martyrium du IVe siècle à Bourg-Saint-Andéol. Revue de l’art Chrétien. Lille
  • MIRABEL, Onésime (1868). Saint Andéol et son culte. París: Palmé
  • PARADIS, Auguste (1886). Églises romanes du Vivarais. Bourg-Saint-Andéol. Valence
  • SAINT-JEAN, Robert (1991). Vivarais Gévaudan romans. La Pierre-qui-Vire: Zodiaque

Emplacement:
Vista aèria

L’église de Saint-Andéol se situe sur le territoire de Bourg-Saint-Andéol, au bord du Rhône, entre Orange et Montélimar