Vers 927, le site de Chamalières fut donné par Acfred Ier, duc d’Aquitaine († 927), à l’évêché du Puy. Dix ans plus tard, l’évêque Godescalc († 962), ancien abbé de Saint-Chaffre (Haute-Loire), le remit à cette abbaye, qui se réformait alors avec des moines venus de Saint-Géraud d’Aurillac (Cantal). L’un de ces moines fut Dalmas de Beaumont, qui joua un rôle essentiel dans la fondation de ce prieuré.
Vers 933, Dalmas, ancien moine d’Aurillac, fut envoyé pour réformer l’abbaye de Saint-Gilles (Gard). Selon la tradition, à son retour en Auvergne, il rapporta des reliques de saint Gilles ainsi que le Saint Clou, objets de vénération en ce lieu. La fondation du prieuré aurait eu lieu en 937. Dalmas de Beaumont fut le premier prieur de Chamalières, jusqu’en 946, un établissement monastique qui prit naissance dans une église dédiée à la Vierge, ensuite placée sous le vocable de Saint-Gilles.
La possession des reliques de saint Gilles, associées au Saint Clou —considéré comme un don de Charlemagne—, fit de ce lieu un centre de dévotion et d’attraction des fidèles, bénéficiant en outre de donations importantes de la noblesse. Dans les années suivantes, le prieuré rassembla un patrimoine considérable et plusieurs églises dépendantes. Vers le milieu du XIᵉ siècle, un monastère féminin lié à Chamalières est mentionné, mais il disparut au XVIIᵉ siècle. Il possédait aussi des prieurés dépendants, tels que Roche-en-Régnier ou Confolent. En 1381, dans le contexte de la guerre de Cent Ans, il fut fortifié.
Le dernier prieur régulier fut Odon du Bois, à la fin du XVᵉ siècle. Sous son gouvernement, Chamalières subit une inondation causée par une crue de la Loire. En 1487, Claude-Armand, vicomte de Polignac, fit don d’un reliquaire pour conserver le Saint Clou. Le premier prieur commendataire fut Antoine de Flaghac, au début du XVIᵉ siècle. À cette époque commença son déclin. Le dernier prieur fut Charles-Borromée de Laval, nommé en 1770. Avec la Révolution, le prieuré fut supprimé, ses biens vendus, mais l’église resta propriété publique.
L’église romane du prieuré, remarquable, est encore conservée. Elle résulte de plusieurs phases constructives des XIᵉ et XIIᵉ siècles, auxquelles s’ajoutent la fortification du XIVᵉ et les restaurations du XIXᵉ siècle. C’est un édifice à trois nefs avec un court transept, datant du XIᵉ siècle. Celui-ci communique avec un vaste chevet semi-circulaire à quatre absidioles rayonnantes, du XIIᵉ siècle. On y conserve également des éléments sculptés provenant de différentes constructions. Au nord de l’église se trouvait le cloître, aujourd’hui disparu, ainsi que les bâtiments conventuels, dont subsiste un édifice du XVIIIᵉ siècle renfermant des vestiges de la salle capitulaire.
Plan de l'église
Publié dans Le prieuré de Chamalières
Photo de Torsade de Pointes, sur Wikimédia
Pilier avec des personnages, maintenant bénitier
Photo de Torsade de Pointes, sur Wikimédia
Salle capitulaire
Salle capitulaire
- CHASSAING, Augustin (1895). Cartulaire de Chamalières-sur-Loire en Velay : prieuré conventuel dépendant de l'abbaye de Saint-Chaffre. París: Picard
- DURLIAT, Marcel (1976). Le prieuré de Chamalières. Congrès archéologique de France, 188 ss. Velay. Société française d'archéologie
- KLOUTZ, Nicole (1973). La seigneurie du prieuré de Chamalières (Xe siècle-XIIIe siècle). Cahiers de la Haute-Loire, Le Puy-en-Velay
- PONTVIANNE, Régis (1904). Le prieuré conventuel de Chamalières-sur-Loire, ordre de Saint-Benoit, observance de Cluny, dépendant de l'Abbaye du Monastier-Saint-Chaffre (937-1790). Le Puy: L’Avenir
Chamalières-sur-Loire se situe au nord du Puy-en-Velay, sur la rive droite de la Loire