Abbaye Saint-Marcellin de Chanteuges
Prieuré de Chanteuges / S. Marcellini Cantogilensis / Cantoiolum
(Chanteuges, Haute-Loire)
Le monastère de Chanteuges fut fondé par Cunabert, prévôt de la collégiale Saint-Julien de Brioude (Haute-Loire), qui avait hérité de nombreuses propriétés de son oncle Claude, seigneur de Chanteuges. Conformément au chapitre de Brioude, il consacra ces biens à la fondation d’un monastère. L’acte de fondation fut établi à Brioude en 936. Bien que le fondateur fût chanoine de Brioude, et malgré la volonté de Claude d’y créer une nouvelle collégiale, il s’agissait d’un monastère bénédictin destiné à accueillir une communauté suivant une règle plus stricte.
L’initiative reçut l’appui du duc d’Aquitaine et de l’abbé de Brioude, Dalmas. Cependant, le monastère Saint-Marcellin de Chanteuges (dédié à saint Marcellin, évêque d’Embrun) ne fut pas soumis à l’autorité de cette collégiale. Pour concrétiser la fondation, on fit appel à Arnulf, abbé du monastère d’Aurillac (Cantal), qui entreprit sa construction et y installa des moines issus de cette abbaye. En 941, Louis IV d’Outremer confirma les possessions du monastère et lui octroya une charte d’immunité. La fondation et les droits de l’abbaye furent ensuite confirmés par une bulle du pape Calixte II, en 1119.
Le premier abbé de Saint-Marcellin de Chanteuges fut Oblérius. Vers 1130, Itier de Mandulphe de Digons attaqua et occupa l’abbaye, dont l’abbé et quelques moines durent se réfugier à La Chaise-Dieu (Haute-Loire). Cette occupation se prolongea jusqu’en 1137, date à laquelle cette abbaye prit en charge Chanteuges avec l’accord de l’évêché de Clermont et du chapitre de Brioude, qui renonça aux droits qu’il conservait encore. En 1142, le pape Lucius II confirma ce changement.
Abside centrale
En 1145, La Chaise-Dieu acheva la restauration des structures du monastère, et Chanteuges poursuivit son existence comme prieuré dépendant de cette congrégation. Certains abbés de La Chaise-Dieu avaient d’ailleurs été auparavant prieurs de Chanteuges. Le lieu servit également de résidence aux abbés ; l’un d’eux, Jacques de Saint-Nectaire (1491-1518), fit restaurer l’église et ériger la chapelle Sainte-Anne. Chanteuges accueillit la communauté de La Chaise-Dieu au milieu du XVIᵉ siècle, lors des guerres de Religion. La vie monastique y prit fin avec la Révolution.
Malgré l’abandon consécutif à sa suppression, le prieuré conserve encore de précieux témoins architecturaux. L’église, à trois nefs sans transept, possède un chevet à trois absides, dont la centrale a été reconstruite. L’édifice fut restauré après 1137, lors du passage à La Chaise-Dieu, puis de nouveau à la fin du XVe siècle. Il conserve un remarquable ensemble de chapiteaux médiévaux, fruit de différentes étapes de construction. À signaler également la chapelle Sainte-Anne (XVe siècle), dotée d’une riche décoration sculptée. Le cloître et d’autres dépendances datent d’époques postérieures. L’ensemble a fait l’objet de restaurations aux XIXᵉ et XXᵉ siècles.
Bateau avec un saint abbé entre deux griffons
Bateau avec un saint abbé entre deux griffons
Personnage entre deux loups
Femme parmi la végétation
Homme parmi la végétation
Stalles
Stalles
Stalles
Stalles
Stalles
Porte de la chapelle Sainte-Anne
Porte de la chapelle Sainte-Anne
Porte de la chapelle Sainte-Anne
Porte de la chapelle Sainte-Anne
Porte de la chapelle Sainte-Anne
Cloître
Cloître
Cloître
Plan de l'église
Publié dans Saint-Marcellin de Chanteuges : un monument-clé... (1997)
Illustration tirée de L'ancienne Auvergne et le Velay (1843)
- BASCHET, Jérôme; i altres (2012). Saint-Marcellin de Chanteuges : une singulière évocation du monde créé. Images Re-vues
- BAUDRILLART, Alfred (1953). Dictionnaire d'histoire et de géographie ecclésiastiques. Vol. 12. París: Letouzey et Ané
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- CABRERO-RAVEL, Laurence (1997). Saint-Marcellin de Chanteuges : un monument-clé dans l’histoire de l’art roman auvergnat. Cahiers de la Haute-Loire : revue d'études locales. Le Puy-en-Velay
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Chanteuges se situe à l’ouest du Puy-en-Velay et au sud de Brioude