Collégiale de Saint-Julien de Brioude

Un premier sanctuaire fut édifié ici, construit sur un ancien temple romain. La tradition mentionne que l’empereur Avitus (395-457) fut inhumé en ce lieu. Cet édifice primitif fut détruit lors d’une invasion burgonde à la fin du Vᵉ siècle. Néanmoins, le culte subsista et en 649 on trouve déjà la mention d’un abbé. Plus tard, des sources évoquent une possible destruction due aux Sarrasins. Le site aurait été restauré vers 824 par le comte Bérenger de Brioude, sans doute parent de Louis le Pieux. Au IXᵉ siècle, Brioude était aux mains de Bernard Plantevelue (†886), comte d’Auvergne.

Plusieurs personnalités furent liées à la collégiale de Brioude : Odilon, cinquième abbé de Cluny ; Cunabertus, fondateur de Chanteuges (Haute-Loire) ; Robert de Turlande, fondateur de La Chaise-Dieu (Haute-Loire), ou encore Pierre de Chavanon, fondateur de l’abbaye de Pébrac (Haute-Loire), entre autres. Brioude sut échapper aux réformes monastiques de l’époque, conservant son indépendance, son haut statut social et son mode de vie particulier. Elle dépendait directement du Saint-Siège, jusqu’à la création du diocèse de Saint-Flour, où elle fut intégrée. En 1342, le titre d’abbé fut supprimé et remplacé par celui de prévôt, la maison devenant alors séculière. La collégiale fut dissoute à la Révolution.

L’édifice actuel date principalement des XIᵉ et XIIᵉ siècles, avec des modifications et restaurations ultérieures. Il présente un plan de trois nefs de sept travées, sans transept. Le chevet est semi-circulaire et comporte cinq absidioles rayonnantes. La nef possède deux porches accolés au nord et au sud, ainsi que quelques annexes mineures. La façade actuelle date du XIXᵉ siècle. Autour de l’église s’élevaient d’autres bâtiments liés à la collégiale, notamment les logements des chanoines.