Ce prieuré est dédié à l’abbé Pourçain († 532), vénéré comme saint, qui fut inhumé en ce lieu; c’est pourquoi il prit plus tard le nom de Saint-Pourçain. Ce n’est qu’en 871 qu’apparaît pour la première fois la mention de l’abbaye de Saint-Pourçain, dans un acte de Charles le Chauve. En 875, le même roi franc concéda l’abbaye de Tournus (Saône-et-Loire), dédiée à Saint-Valérien, à une communauté de moines réfugiés qui y avaient apporté les reliques de saint Philibert.
Les deux communautés vécurent ensemble à Tournus, et l’abbaye de Saint-Pourçain devint un prieuré dépendant de Saint-Philibert de Tournus. Entre 945 et 947, la communauté de Tournus se réfugia à Saint-Pourçain à cause des interventions du comte Gilbert d’Autun. Le prieuré conserva des liens très étroits avec sa maison-mère et bénéficia souvent de ses abbés. L’abbé Étienne de Tournus fit entreprendre des travaux d’amélioration à Saint-Pourçain et organisa la conservation et la vénération des reliques de saint Pourçain. Aux XIIᵉ et XIIIᵉ siècles furent menés d’importants travaux sur l’église priorale.
Les relations avec Tournus demeurèrent très étroites : plusieurs abbés de Tournus furent aussi prieurs de Saint-Pourçain. Toutefois, en 1312, la situation changea avec la nomination d’abbés extérieurs. À partir de 1414, les prieurs de Saint-Pourçain furent commendataires, et le prieuré se détacha progressivement de Tournus. Après la Guerre de Cent Ans, vers le milieu du XVᵉ siècle, on entreprit des réparations à l’église. À partir de 1645, la maison fut réformée par la congrégation de Saint-Maur, qui s’y maintint jusqu’à la Révolution, en 1791.
Vitrail moderne de l'église Sainte-Croix
Saint Pourçain-sur-Sioule
Pourçain fut un moine originaire d’Auvergne, ayant vécu entre les Vᵉ et VIᵉ siècles, et abbé du monastère appelé Mirandense, traditionnellement situé en ce lieu. Grégoire de Tours rapporte que Pourçain servit de médiateur auprès du roi mérovingien Thierry Iᵉʳ lors de l’invasion de l’Aquitaine. Selon la tradition, il fut inhumé à Saint-Pourçain, qui lui est dédié.
À cette époque, l’église priorale devint paroissiale, sous le vocable de la Sainte-Croix. Elle conserve les premières travées de l’époque romane, tandis que le reste de l’édifice est plus tardif ; le chœur avec déambulatoire et chapelles rayonnantes date du XIIIᵉ siècle. On y distingue encore quelques éléments du cloître. Les bâtiments conventuels passèrent ensuite entre des mains privées avant de devenir l’hôtel de ville.
Plan de l'église
Publié dans L’église de Saint-Pourçain-Sur-Sioule (1907)
Selon Armorial du Bourbonnais (1857)
Bibliothèque nationale de France
Emplacement du cloître
Détail du Armorial Revel (1450-1460)
Bibliothèque nationale de France
- BEAUNIER, Dom (1912). Abbayes et prieurés de l'ancienne France. Vol. 5. Bourges. Abbaye de Ligugé
- CLÉMENT, Joseph (1907). L’église de Saint-Pourçain-Sur-Sioule. Bulletin de la Société d'émulation du Bourbonnais, vol. 15
- GUÉRIN, Paul (1888). Les Petits Bollandistes. Vies des saints. Vol. 13. París: Bloud et Barral
- LAFORÊT, Arsène (1961). Saint Pourçain. Cité historique et carrefour du Bourbonnais. Saint-Pourçain: Étude locale bourbonnaise
- PRACHE, Anne (1988). L’église Sainte-Croix de Saint-Pourçain-sur-Sioule. Congrès archéologique de France, 146 ss. Bourbonnais. Société Française d'Archéologie
- PRACHE, Anne (1994). Le prieuré de Saint-Pourçain. Saint-Philibert de Tournus. Histoire. Archéologie. Art. Tournus: Centre International d’Études Romanes
- SAINT-MAUR, Congregació de (1720). Gallia Christiana in provincias ecclesiasticas distributa. Vol. 2. París: Typographia Regia
Le prieuré se trouve à Saint-Pourçain-sur-Sioule, au sud de Moulins, en direction de Clermont-Ferrand