Cette maison templière trouve son origine dans le domaine — ou plutôt dans le territoire — de Bellestar, que Berenguer de Munells (ou Molnells) donna à l’Ordre du Temple en 1160 lors de son entrée dans l’institution. Les Templiers élargirent progressivement la donation initiale, de sorte qu’à partir de 1181, on peut déjà parler d’une commanderie organisée dans cette région, liée à la commanderie de Barberà.
Le nom de Bellestar fut progressivement remplacé par celui de Rourell. En 1187, Berenguer de Talladell est mentionné comme précepteur de la maison. Son siège (la maison ou “mesó”) a été identifié à l’emplacement de l’actuel village de La Masó plutôt qu’à Rourell, qui se trouve plus au sud. Fait intéressant, entre 1198 et 1204, la commanderie du Rourell eut un caractère mixte, avec une présence féminine — un phénomène inhabituel dans l’Ordre du Temple. En effet, Ermengarda d’Oluja est mentionnée avec le titre de “préceptrice”. Cependant, cette préceptorie féminine ne dura que peu de temps et, en 1248, les Templiers vendirent la maison et ses propriétés à Pere de Bordell. En conséquence, la commanderie ne continua pas et ne fut jamais intégrée à l’Ordre de l’Hôpital, ce qui a suscité des débats, y compris sur son emplacement exact. À l’est de La Masó se trouve le moulin de la Selva, que l’on suppose d’origine templière. On pense également que l’origine de l’actuel sanctuaire de Paretdelgada pourrait être liée à cette maison.
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- PLAZA ARQUÉ, Carme (1989). La Masó, un topònim de luxe. Antroponímia, toponímia i bibliografia. Núm. 37
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