Hôpital Saint-Blaise
Hôpital de Miséricorde / Commanderie Saint-Blaise
(L'Hôpital-Saint-Blaise, Pyrénées-Atlantiques)
L’église de Saint-Blaise est le seul vestige d’un ancien établissement hospitalier situé sur le territoire du Béarn. Il s’agissait d’une commanderie de l’ordre de Sainte-Christine, une institution ayant pris naissance à l’hôpital et prieuré de Santa Cristina de Somport (Huesca), qui s’était étendue sur les deux versants des Pyrénées : le Béarn au nord et Huesca au sud. Les chanoines qui s’en occupaient prenaient soin des pèlerins en route vers Saint-Jacques-de-Compostelle.
Autrefois connue sous le nom d’Hôpital de Miséricorde, Saint-Blaise se trouvait sur une branche secondaire du Chemin de Saint-Jacques. Cette voie, orientée d’est en ouest, reliait deux routes principales : celle venant de Toulouse, passant par Oloron et traversant les Pyrénées par le col de Somport (Via Tolosana), et celle formée par les chemins provenant de Paris, Vézelay et Le-Puy, qui se rejoignaient dans cette région et traversaient les Pyrénées par Roncevaux. À l’époque de Gaston IV (vicomte de Béarn, † 1130), et grâce à son intervention ainsi qu’à celle de Guy de Lons (évêque de Lescar, † 1141), les chanoines de Sainte-Christine s’installèrent dans cette région. Ces mêmes personnalités jouèrent un rôle actif dans la fondation et l’expansion de l’ordre, créant d’autres hôpitaux.
Bien que la construction de l’église doive être située entre le XIIe et le XIIIe siècle, la première mention documentée de l’Hôpital de Miséricorde se trouve dans une bulle du pape Innocent III, datée de 1216. Ce n’est qu’au XVIe siècle que l’édifice est mentionné sous l’invocation de Saint-Blaise. Après avoir subi les effets des guerres de Religion au XVIe siècle, la commanderie fut acquise en 1768 par les barnabites et une paroisse fut érigée. Cependant, en 1791, le site fut confisqué à la suite de la Révolution.
Au XIXe siècle, l’église suscita l’intérêt en raison de sa valeur patrimoniale, et dès lors, des travaux de protection, de conservation et de restauration furent entrepris. L’édifice est une église à nef unique avec un transept, formant un plan pratiquement en croix grecque, bien que les bras ne soient pas symétriques et que le transept contienne de petites absides. Elle se distingue par sa coupole octogonale aux réminiscences islamiques. Il convient également de mentionner la décoration du portail, avec un tympan représentant le Christ dans une mandorle et le Tétramorphe, ainsi qu’une remarquable série de jalousies aux fenêtres, toutes d’une facture populaire.
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