Monastère de Saint-Avit-Sénieur
Abbaye Saint-Avit / Prieuré Saint-Avit / S Avitus Senior
(Saint-Avit-Sénieur, Dordogne)
Les origines de cette maison monastique restent assez obscures, mais il semble qu’elle était déjà active au XIe siècle. Les récits sur la vie de Géraud de Salles (c. 1050-1120) mentionnent qu’il était originaire de cette région et qu’il se forma au monastère de Saint-Avit entre 1060 et 1065. Il est probable qu’à cette époque, il s’agissait d’un monastère bénédictin.
On sait que, dès 1097, le monastère était passé sous l’autorité des chanoines augustins de Saint-Sernin de Toulouse. En 1117, l’évêque de Périgueux y consacra un autel et transféra le corps de saint Avit (c. 487-570) dans l’église, où il fut vénéré. Ce personnage avait pratiqué l’érémitisme dans la région, et sa tombe se trouvait à proximité, dans un lieu où une communauté monastique s’était probablement déjà formée autour de lui. Le prieuré de Sainte-Croix-de-Beaumont était l’une des dépendances de Saint-Avit.
En 1292, la communauté canoniale fut officiellement sécularisée, au motif que la règle monastique en vigueur à Saint-Avit avait depuis longtemps perdu sa régularité. On ne sait pas quels dommages éventuels le monastère a pu subir pendant la guerre de Cent Ans, mais en 1577, l’abbaye fut gravement endommagée lors de son occupation par les huguenots, qui assassinèrent les chanoines et détruisirent plusieurs bâtiments. C’est probablement à cette époque que le chevet fut perdu. Malgré cela, le monastère à se relever, mais en 1685, il fut annexée au chapitre de Sarlat.
Parmi les vestiges du monastère, l’église, datant à l’origine du XIIe siècle, a été préservée, bien qu’elle ait subi des modifications au fil du temps. Elle possède une large nef unique, qui était probablement couverte avec des coupoles à l’origine. Le chevet a disparu, mais divers éléments d’autres bâtiments monastiques, comme la salle capitulaire, ont été conservés. Le cloître fut démoli et son espace fut occupé par un cimetière jusqu’à son déplacement ultérieur.
A côté de l'église romane Sainte-Croix de Beaumont (XIIe siècle), à l'époque où Gausbert de Castelnau était prieur de Saint-Avit, cette abbaye fit construire une résidence connue sous le nom de Maison du Prieuré, qu'elle aurait utilisée entre 1303 et 1323. En 1312, le pape Clément V unifia l'église Sainte-Croix aux biens de la maison canoniale.

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