Abbaye Saint-Junien de Nouaillé

En 799, l’abbé de Saint-Hilaire, Aton —qui devint plus tard évêque de Saintes— restaura cette maison et l’ancra dans la règle bénédictine ; auparavant, elle suivait probablement la règle de saint Colomban. Peu après, avant 808, plusieurs chanoines de Saint-Hilaire rejoignirent la communauté, adoptant également la règle de saint Benoît. Jusqu’alors, la maison était dédiée à saint Hilaire, évêque de Poitiers, mais en 830 arrivèrent les reliques de saint Junien (VIe siècle), abbé du proche monastère de Mairé (Deux-Sèvres), tombé en ruine.

Nouaillé subit les effets de plusieurs événements militaires ayant touché la région : une incursion normande en 863, puis, en 1356, un pillage lors de la guerre de Cent Ans, qui le laissa en ruine pendant de longues années, jusqu’à sa restauration en 1473. Enfin, en 1569, le lieu fut incendié par les huguenots, laissant l’église presque inutilisable. Sa restauration fut lente et ne prit réellement son essor qu’avec l’entrée de Nouaillé dans la congrégation de Saint-Maur, en 1615 ; l’église ne put être consacrée à nouveau qu’en 1640. La vie communautaire prit fin à la fin du XVIIIe siècle, avec la Révolution, lorsque les biens furent vendus et qu’une grande partie du patrimoine disparut.