Prieuré Saint-Martin d’Ambierle

Abbaye d’Ambierle / Amberta

(Ambierle, Loire)

Prieuré d'Ambierle
Prieuré d'Ambierle

L’abbaye d’Ambierle est mentionnée dès l’an 902. Bien que ses archives aient disparu, des références situent sa fondation au VIᵉ siècle, sur un site occupé depuis l’Antiquité. À cet égard, on en a attribué l’origine à Clotilde (v. 474-545), épouse de Clovis Ier (466-511), vers l’an 505. Une autre tradition considère que l’établissement fut fondé par Berthe († 873), épouse de Gérard II de Paris (v. 810-877).

Prieuré d'Ambierle
Prieuré d'Ambierle

En 902, Louis III l’Aveugle confirma les biens et les droits de l’abbaye, tout en la plaçant entre les mains de laïcs, ce qui indique qu’elle possédait déjà un patrimoine important et une longue histoire. Cette situation demeura jusqu’en 938, lorsque l’abbé Odon (926-942) rattacha ce monastère à l’abbaye de Cluny (Saône-et-Loire). La donation fut confirmée l’année suivante par Louis IV d’Outremer (v. 920-954). Ambierle conserva le titre d’abbaye ; en effet, Odilon, abbé de Cluny entre 994 et 1049, fut également abbé d’Ambierle et fit reconstruire le monastère durant son gouvernement.

Une bulle du pape Pascal II, en 1101, lui attribua le titre de prieuré, malgré l’opposition de la noblesse locale, qui soutint l’emploi de la dénomination « abbaye-prieuré » et conserva certains droits dans l’élection du prieur. Dans la seconde moitié du XIVᵉ siècle, des travaux de restauration furent entrepris, notamment la reconstruction du chœur de l’église. Toutefois, en 1441, un incendie endommagea les bâtiments monastiques et une grande partie de l’église, ce qui obligea à une reconstruction sur les fondations anciennes entre 1445 et 1480, à l’exception du chœur, transformé avec la disparition des trois absides semi-circulaires et des éléments romans.

Prieuré d'Ambierle
Prieuré d'Ambierle
Prieuré d'Ambierle
Prieuré d'Ambierle
Portail de l'église

En 1560, le prieuré adopta la Réforme protestante et la communauté fut expulsée, mais il recouvra ensuite sa condition antérieure. Contrairement à de nombreux autres établissements, il fut relativement épargné et ne perdit qu’une partie de ses biens. Par la suite, en 1746, un nouvel incendie endommagea le prieuré, qui fut rapidement reconstruit à l’époque du dernier prieur, Jean-B. de La Rochefoucauld (1753-1789). Il fut sécularisé en 1786, mesure mise en œuvre en 1789. Avec la Révolution, la même année, les bâtiments devinrent biens publics et les archives furent détruites.

L’église conserve un remarquable retable flamand, avec une partie centrale sculptée représentant le Calvaire et des scènes de la Passion. Il est accompagné d’une série de douze panneaux peints : dans la partie basse figurent le donateur, Michel de Chaugy, son épouse et ses parents ; et dans la partie haute, des anges portant les armoiries familiales. Au revers, quatre saints et l’Annonciation. L’œuvre doit être datée vers 1466, au moment de la reconstruction du chœur ; son auteur reste inconnu, bien qu’un lien possible avec Rogier van der Weyden ait été évoqué.

Prieuré d'Ambierle
Prieuré d'Ambierle
Photo de Daniel Villafruela, sur Wikimedia
Prieuré d'Ambierle
Prieuré d'Ambierle
Retable flamand (vers 1466)
Photo de Pierre Taillefer
® Ministère de la Culture (France)
Prieuré d'Ambierle
Prieuré d'Ambierle
Retable flamand, fermé (vers 1466)
Photo de Wikimedia
Prieuré d'Ambierle
Prieuré d'Ambierle

Bibliographie:
  • BAUDRILLART, Alfred (1914). Dictionnaire d'histoire et de géographie ecclésiastiques. Vol. 2. París: Letouzey et Ané
  • BOUILLER, Robert; i altres (1978). Ambierle. Syndicat d'initiative d'Ambierle
  • BRUEL, Alexandre. (1876). Recueil des chartes de l'abbaye de Cluny. Tome 1. París: Imprimerie nationale
  • CARCEL, B.; i altres (1990). Le chevet du XIe siècle du prieuré d'Ambierle. Bulletin Monumental, vol. 148
  • CHERPIN, Germaine; i altres (1960). Ambierle. Ambierle: S. Initiative
  • COTTINEAU, Laurent-Henri (1936). Répertoire topo-bibliographique des abbayes et prieurés. Vol. 1. Mâcon: Protat
  • DE VAIVRE, Jean-Bernard (1987). Le retable de la Passion d'Ambierle. Bulletin Monumental, vol. 145
  • DÉCHELETTE, Joseph (1901). Église Saint-Martin d’Ambierle. Inventaire général des richesses d'art de la France. Province, monuments religieux. Tome 3. París: Plon
  • DUPONT, Jacques (1938). Le retable d'Ambierle. Gazette des beaux-arts. Núm. 20. París
  • FOURNIAL, Étienne (2019). L'implantation monastique en Forez antérieurement à l'an mil. Papauté, monachisme et théories politiques. Lyon
  • LA MURE, Jean-Marie de (1671). Histoire ecclésiastique du diocèse de Lyon. Lyon: Gautherin
  • LA MURE, Jean-Marie de (1860). Histoire des Ducs de Bourbon et des Comtes de Forez, vol. 1. París: Potier
  • SAINT-MAUR, Congregació de (1725). Gallia Christiana in provincias ecclesiasticas distributa. Vol. 4. París: Typographia Regia

Emplacement:
Vista aèria

Ambierle se situe au nord-ouest de Roanne, en direction de Vichy