Abbaye de La Bénisson-Dieu
Benedictio Dei / Mègemont / Notre-Dame de La Bénisson-Dieu
(La Bénisson-Dieu, Loire)
Le monastère cistercien de Notre-Dame de La Bénisson-Dieu fut fondé en 1138 à partir de l’abbaye de Clairvaux (Aube). La tradition rapporte que Bernard de Clairvaux (1090-1153) aurait pris part directement à sa fondation : il visita le site et y envoya la première communauté cistercienne, placée sous la direction d’Alberic, premier abbé de la maison.
L’établissement bénéficia d’abord du soutien de petits seigneurs locaux, ce qui ne lui permit pas de connaître un développement aisé durant ses premières années. En outre, la nouvelle fondation entra en conflit avec l’abbaye de Saint-Martin de Savigny (Rhône) en raison de la proximité du prieuré de Neuilly, qui en dépendait. Les difficultés initiales purent être surmontées en partie grâce à l’appui des comtes de Forez, auteurs de nombreuses donations en faveur de l’abbaye. Au XIIIe siècle, celle-ci connut une période de prospérité, bien qu’un déclin s’amorce dès la fin du siècle. Plus tard, lors des troubles liés à la guerre de Cent Ans, le monastère aurait été fortifié.
Par ailleurs, dans la même région du Forez, se trouvait le prieuré cistercien féminin de Notre-Dame de Bonlieu, dépendant de l’abbaye de Mazan (Ardèche). En raison de l’éloignement entre ces deux maisons, La Bénisson-Dieu prit en charge ce prieuré en 1216. Le dernier abbé régulier de l’abbaye fut Pierre de La Fin (1460-1504), également abbé de Pontigny (Yonne), qui conserva le gouvernement de La Bénisson-Dieu en commende. Sous son abbatiat, d’importants travaux d’amélioration furent réalisés. À sa mort, son frère Gilbert fut nommé nouvel abbé commendataire.
Le dernier abbé de la maison fut Claude de Nérestang, frère de Françoise de Nérestang, abbesse de Notre-Dame de Mègemont (Puy-de-Dôme), également cistercienne. Cette parenté facilita l’échange des communautés entre Mègemont et La Bénisson-Dieu, dans le but d’offrir de meilleures conditions aux religieuses. La communauté masculine se transféra en Auvergne, tandis que les moniales s’installèrent à La Bénisson-Dieu, opération effective en 1612.
La maison resta gouvernée par des membres de la famille Nérestang jusqu’en 1675. L’arrivée de la communauté féminine s’accompagna d’une importante campagne de réforme des bâtiments conventuels, ainsi que d’un renforcement de l’observance et des usages, plus austères. Au XVIIIe siècle, de nouveaux travaux furent encore entrepris, jusqu’à la disparition de la vie monastique à la Révolution. La majeure partie des structures fut détruite ; seuls subsistent aujourd’hui l’église, privée de son chevet, ainsi que le clocher.
Filiation de La Bénisson-Dieu
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- BAUDRILLART, Alfred (1934). Dictionnaire d'histoire et de géographie ecclésiastiques. Vol. 7. París: Letouzey et Ané
- BOUVARD, Emmanuelle Marie (2016). Empreintes monastiques en moyenne montagne du XIIe siècle à l’actuel. Tesi doctoral. Université Lumière Lyon 2
- COTTINEAU, Laurent-Henri (1936). Répertoire topo-bibliographique des abbayes et prieurés. Vol. 1. Mâcon: Protat
- DÉCHELETTE, Joseph (1901). Église Saint-Bernard de la Bénisson-Dieu. Inventaire général des richesses d'art de la France. Province, monuments religieux. Tome 3.París: Plon
- FISQUET, Honoré (1867). La France pontificale (Gallia christiana). Vol. 8. Lyon. París: E. Repos
- JANAUSCHEK, Leopoldus (1877). Originum Cisterciensium. Vol. 1. Viena
- MOTTIN, Clément; i altres (2011). La Bénisson-Dieu. L’Armorial de Guillaume Revel. Alpara
- PEYRON, Philippe (1999). 650 ans de présence cistercienne en Forez. La Bénisson-Dieu, Valbenoîte et Bonlieu. Bulletin de la Diana, vol. 58/1. Montbrison
- SAINT-MAUR, Congregació de (1725). Gallia Christiana in provincias ecclesiasticas distributa. Vol. 4. París: Typographia Regia
















