Prieuré de Saint-Rambert en Forez
Occiacum / S Ragneberti / S Ragnebertus in Foresio
(Saint-Just-Saint-Rambert, Loire)
Le prieuré de Saint-Rambert s’établit sur un site occupé depuis l’Antiquité, dont divers éléments matériels furent réutilisés dans la construction de l’église. Le premier document qui le mentionne est la donation —ou confirmation— de ce lieu à l’abbaye de l’Île-Barbe (Lyon), accordée en 971 par Conrad le Pacifique († 993), où figurent la cella de Saint-André et la chapelle de Saint-Côme.
Clocher du transept
Signerin affirme par ailleurs que l’église de Saint-André aurait été fondée sous l’épiscopat de l’évêque Aregius de Lyon (603-614). Quoi qu’il en soit, la partie la plus ancienne de l’église —le clocher-porche occidental— date du XIᵉ siècle. On considère qu’autour de 1078, à l’époque du comte Guillaume de Forez († 1097), les reliques de saint Rambert († 680) furent transférées ici depuis l’abbaye de Saint-Rambert de Bugey (Ain). Leur arrivée stimula le développement du prieuré, et le changement de dédicace de Saint-André à Saint-Rambert serait intervenu à cette époque.
Le site bénéficiait d’une situation privilégiée, situé sur la voie reliant Montbrison au Rhône (Vienne du Dauphiné et Lyon), ce qui favorisa également sa prospérité. Au XIIᵉ siècle, une chapelle dédiée à Saint-Jean fut élevée, sans doute la reconstruction d’un édifice antérieur, peut-être l’église fondée au début du VIIᵉ siècle et qui devint plus tard paroissiale.
Portail nord
Portail nord
Aux XIIIᵉ et début du XIVᵉ siècle, le site fut fortifié par une enceinte englobant les deux églises, les bâtiments du prieuré et d’autres maisons formant un petit bourg. En 1388, le bourg et le prieuré furent victimes d’une attaque, sans que les conséquences paraissent graves. Dans la seconde moitié du XIVᵉ siècle, une seconde enceinte, beaucoup plus vaste, fut construite. Saint-Rambert ne fut pas touché par les guerres de Religion.
On conserve l’église de Saint-André, autrefois destinée aux fonctions propres du prieuré. C’est un édifice à trois nefs et cinq travées ; la première, à l’ouest, comprend le clocher-porche. Cet élément incorpore divers matériaux architecturaux antiques réemployés, ainsi que des chapiteaux et une ornementation médiévale rustique. L’église présente également un transept doté de trois absides semi-circulaires. Il convient de noter que ce transept supporte une seconde tour-clocher de grandes dimensions. L’ensemble a conservé son caractère roman malgré les transformations opérées au fil du temps.
Contreforts de la façade nord
Clocher-porche de la façade ouest
Façade ouest
Frise ornée de scènes bibliques, dans l'atrium
Élément gallo-romain et colonne du portail
Coupole du clocher du transept
Bénitier avec des éléments romains
Plan de l'église
Publié dans Saint-Rambert
(Congrès archéologique de France, 1936)
Illustration tirée de Le Forez pittoresque et monumental (1889)
Armorial Revel (1450-1460)
Bibliothèque nationale de France
- BÉAL, Jean-Claude (2022). Les blocs antiques en réemploi dans l’église Saint-André de Saint-Just-Saint-Rambert (Loire). Revue archéologique du Centre de la France, vol. 61
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Le prieuré appartient aujourd’hui à la commune de Saint-Just-Saint-Rambert, située au nord-ouest de Saint-Étienne